La Vérité
Introduction :
Ce que nous vivons est une véritable crise de l’intelligence. En abandonnant le combat de la Vérité, nous avons laissé le Mensonge et l’Erreur se propager, et c’est pourquoi les hommes se sont désintéressés d’elle: Si tout est relatif et que rien n’est vrai, pourquoi la fin ne justifierait-elle pas les moyens ? Pactisons avec les ennemis pour gagner la bataille ! Chacun sa vérité ! L’important c’est d’être heureux ! Il n’y a pas de vérité car tout est hasard, chaos, et instabilité !
Pourtant nous avons besoin de la vérité à tous les instants de notre vie : quand je veux savoir l’heure qu’il est pour ne pas louper un RDV, lorsque je mange une pomme, lorsque je bâtie une maison à partir d’un plan … Si tout était hasard et que le réel n’était que mouvements imprévisibles, alors je ne pourrais tout simplement plus vivre. La vérité est une exigence de la vie même, et elle suppose un monde d’ordre et d’harmonie, régit par des principes qui éclairent toute réalité.
Qu’est-ce que la Vérité ?
La vérité c’est la conformité de mon intelligence avec le réel. Tout le réel, le visible comme l’invisible. Soit j’accepte ce qui est et je rencontre la vérité, soit je le nie et je tombe dans l’illusion, l’erreur et le mensonge. C’est pour cela que la vérité exige que j’avance prudemment et avec méthodologie pour être sûr de rester sur ses sentiers et non pas de me perdre dans les belles illusions en cherchant à avoir raison et non plus ce qui est objectivement.
Ainsi, la Vérité c’est donc avant tout ce qui est réel et non pas le fruit de notre monde imaginaire. Or le réel est d’abord capter par les sens. C’est par mes sens (externes et internes) que je perçois la réalité autour de moi. Première étape.
Or, en comparant les phénomènes sensibles accumulés par mes sens, j’en abstrais l’essence des chose : après avoir vu plusieurs arbres par exemple, je peut conclure que tout objet vivant doté de branches et de feuille est un arbre.
Ce savoir va me permettre ensuite de poser des jugements : ceci est (un pommier), ceci n’est pas (une éponge). Et toute cette connaissance me permettra de retenir des principes universels: le feu brûle. Tout objet en mouvement nécessite un moteur pour se mouvoir. La matière est limitée par l’espace et le temps, etc. Ces principes, que l’on appelle aussi des Lois (physiques, métaphysiques, morales…), éclaireront ensuite tout le réel et me permettront de m’élever à des degrés d’abstraction toujours plus complexe et détaché des sens, mais tout aussi réel et sûr que le clavier sur lequel j’écris ou que 2+2=4. C’est pourquoi à partir des réalités sensibles je peux m’élever à des vérités toujours plus profondes.
A retenir
- La Vérité c’est ce qui est, et ce qui est n’est pas toujours directement perceptible directement par les sens.
- La Vérité consiste en une réalité d’ordre et d’harmonie, pas de hasard ni de chaos.
- Juger (= ceci est, ceci n’est pas) est non seulement naturel mais surtout vital à l’homme. Sans sa capacité à juger de l’identité des choses pour connaître le réel, l’homme vivrait dans un chaos permanent. Abandonner cette capacité revient à abandonner son libre-arbitre : c’est se faire esclave volontaire en remettant sa liberté à une autorité extérieur qui déciderait pour nous. La Liberté est fondée sur la Vérité.
- Enfin, la vérité implique une soumission au réel : L’idéologie, qui est un mensonge imaginaire niant le réel, s’appuie sur un vocabulaire spécifique pour se faire accepter des masses. Notre premier terrain de bataille consistera donc à rendre au mots leur véritable sens (ceci est une thérapie génique et non un vaccin, ceci est un homme et non une femme,…) afin de démasquer l’idéologie qui se cache derrière.
Essence et but de l’homme
La vérité serait-elle donc le propre des esprits raisonnables ? Pour le savoir, notons que l’on connaît la fin d’une chose en observant ce qui fait sa spécificité :
Un arbre est un être vivant (qui se nourrit, croit, se reproduit). Ses actions sont purement chimiques. Le but de tout arbre c’est de produire son fruit afin de se reproduire. Le but spécifique d’un pommier par exemple c’est de produire une pomme.
Un animal est également un être vivant (même propriété physico-chimique que l’arbre) mais doué de sensibilité. Le but de tout animal c’est de répondre à ses besoins sensibles : se protéger, se nourrir, se défendre… Le but spécifique de l’abeille sera ainsi d’aller butiner du pollen pour en faire du miel afin de protéger la reine et nourrir la ruche.
L’homme est un être vivant (comme l’arbre) doué de sensibilité (comme l’animal) mais qui se distingue de celui-ci par son intelligence et sa volonté : il est capable de connaître et de tout mettre en place pour acquérir le fruit de sa connaissance. Il connaît non pas seulement sensiblement mais intellectuellement (abstraction, contemplation, transmission…). Cette connaissance il veut l’acquérir et la propager : il transmet des idées et ce sont ces idées qui font le monde. Or une idée peut bâtir ou détruire, conduire à la convoitise et à la guerre ou à la coopération et à l’union. C’est pourquoi l’objet le plus désirable pour l’homme ne sera pas d’ordre sensible ou chimique, mais bien d’ordre spirituelle : connaître la vérité la plus noble et l’aimer jusqu’à sacrifier sa vie pour la posséder et la transmettre, telle est la spécificité et le but que tout homme devrait poursuivre. L’homme est ainsi le seul animal capable de vouloir une chose non parce qu’elle est utile seulement, mais parce qu’elle est Vraie.
De cela je retiens trois Vérités :
- Ainsi, la Vérité est d’abord un objet de la connaissance : exigence pour l’homme de connaître ce qui est vrai pour ne pas mourir (physiquement, intellectuellement ou moralement). Exigence aussi de connaître les vérités les plus hautes pour éclairer tout le réel sensible et être toujours plus juste dans son jugement et droit dans sa manière de vivre.
- La Vérité est aussi objet de la Volonté : ce que l’on connaît comme notre plus grand bien devient alors désirable, et nous mettons tout en œuvre pour l’acquérir. Ce que nous connaissons devient alors désirable et aimable : l’homme est fait pour connaître et aimer.
II) Exigence de la Vérité :
De tout cela nous pouvons donc conclure que l’homme n’est pas seulement mû par ce qui est utile, comme l’animal, mais par ce qui est Vrai. C’est cela qui est conforme à sa nature et donc qui constitue son bien le plus grand. Tout le reste (l’utile, l’agréable) doit être subordonné à ce qui est vrai. Car c’est cela qui fait sa spécificité. C’est donc bien dans la possession de cette Vérité toujours plus haute et ultime que consiste son bonheur. Inverser les rôles ne peut que conduire à l’esclavage aux passions désordonnées et donc à des psychoses plus ou moins graves.
La moindre pièce de ce trésor inestimable doit être conservée avec le plus grand soin et quoiqu’il en coûte : dussions nous risquer la mort pour elle, ce serait pour nous la mort la plus belle et la plus parfaite. La Vérité exige notre fidélité jusqu’à la mort : plutôt mourir que mentir ou tricher.
Il nous faut donc rester vigilant concernant les moyens à employer et la pureté de nos intentions, car le moindre compromis avec l’erreur ou le mensonge peut infester tout notre combat et pourrir tout ce que nous avons construit jusqu’alors.
De ceci je retiens trois vérités :
- L’homme n’est pas un animal comme les autres : son bonheur ne se trouve pas dans un retour à l’état sauvage mais dans la connaissance du Vrai et l’action à mettre en place pour le conquérir.
- La Vérité est le seul antidote au virus le plus mortel de l’humanité : Le Mensonge. Elle doit donc être le fondement même de notre combat, le but de notre vie, le Trésor le plus précieux que nous devons acquérir.
- Toute fin nécessite que l’emploie de moyens adéquats pour l’atteindre : on n’emploie pas les mêmes moyens pour bâtir une maison que pour détruire un pont. La Vérité exige donc qu’il n’y ait aucun compromis avec l’erreur et le mensonge, car nous agissons pour bâtir et unir, quand nos ennemis agissent pour détruire et diviser.
- Nous devons donc redevenir de véritables chevaliers de la Vérité : celle-ci doit être notre Graal et pour l’obtenir et la préserver pure de toute souillure, nous devons nous soumettre à une véritable ascèse spirituelle.